Les managers tchèques

La centralisation du pouvoir dans les entreprises tchèques

Traditionnellement, les managers tchèques adoptent une attitude autoritaire, tout en s'efforçant de maintenir certaines prestations sociales. Ils ne parviennent toujours pas à emporter l'adhésion du personnel, notamment lorsque les managers possèdaient les liens avec le régime antérieur. De même qu'en Allemagne, la légitimité du pouvoir se base sur la compétence davantage que sur le titre.

La responsabilité des décisions stratégiques incombe le plus souvent à la direction générale, cette dernière constituant également l'intermédiaire majeur pour les principaux clients et actionnaires. Les décisions opérationnelles (autorisation de sortie, signature d'un document officiel, etc.) ressortant de domaines d'activités donnés sont théoriquement décentralisées mais en pratique, elles nécessitent l'aval de la direction, ce qui contrarie considérablement la rapidité d'exécution et l'efficacité des procédures. La créativité, la motivation et l'esprit d'initiative sont immédiatement étouffés.

Les managers occidentaux doivent prendre du recul

Les managers étrangers sont accusés de se présenter en tant que diffuseurs de savoir. S'ils se situent le plus souvent en situation de domination économique ou hiérarchique, ceci ne suffit pas à ce que le personnel local reconnaisse la légitimité de leur pouvoir. En effet, les Tchèques n'acceptent de se placer en état de subordination que lorsque les étrangers démontrent leur compétence sur le terrain.

Les dirigeants étrangers doivent autant agir sur la main-d'œuvre tchèque que sur eux-mêmes, afin d'aboutir à des processus d'apprentissages réciproques entre des communautés qui ne partagent pas les mêmes conceptions du travail et de l'organisation. Pour rendre les cultures mutuellement compatibles, il faut accepter de ne pas prendre de front les traits les plus résistants de la culture tchèque, de perdre du temps_ et accessoirement des marchés_ et de persévérer afin d'accroître les chances de longévité des firmes.

Dans les entreprises industrielles tchèques ayant été rachetées par des groupes étrangers, l'application intégrale des normes organisationnelles de la maison-mère est risquée. La mise en place de nouvelles normes inspirées du management participatif et de la qualité totale, dont les fondements ne sont guère naturels aux employés locaux, nécessite d'imposer des procédures très précises, ce qui conduit en définitive à remplacer un système bureaucratique par un nouveau système tout aussi lourd.

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