La main-d'oeuvre tchèque

Une main-d'œuvre qualifiée

Certaines compétences manquent en langues étrangères et en gestion, mais ceci évolue positivement avec l’entrée des nouvelles générations de diplômés sur le marché du travail. Le niveau de qualification de la main-d'œuvre est appréciable lorsqu'il est comparé au coût moyen de l'heure de travail. Malgré un degré de qualification similaire, le coût de revient d'une heure de travail ouvrier s'avère deux fois inférieur à celui de la moyenne des pays de l'Union européenne, mais similaire à ceux en Hongrie, Pologne et Slovaquie.

Habituée à des conditions de travail peu clémentes sous le communisme, la main-d'œuvre est également robuste. D'autre part, elle est relativement jeune, résultat de la politique nataliste du régime communiste des années 1970.

Des ambitions individuelles restreintes

Bien souvent, les individus accordent une place supérieure à la famille et à la qualité de la vie qu’à leur carrière professionnelle. Même si cette tendance s'inverse, les couples se marient et ont des enfants assez jeunes. Avec un taux d'activité féminine de 85 %, la femme au foyer n'existe pour ainsi dire pas. Les crèches et autres structures d'accueil étant peu accessibles, la mère (ou le père) s'occupe de l'enfant jusqu'à l'âge de l'école. Ensuite, un des parents débauche chaque jour avant la sortie de l'école, c'est-à-dire vers seize heures. Dans ces conditions, nombre de jeunes couples restreignent leurs ambitions professionnelles, les difficultés s'aggravant dans les cas de divorces.

Un esprit d'entreprise et une flexibilité limitées

Les employés tchèques sont généralement à cheval sur les horaires, et rechignent à faire des heures supplémentaires non rémunérées. Leur mobilité est assez faible, d'autant que les avantages des contrats de locations réglementés sont perdus en cas de déménagement. La proximité travail-domicile est primordiale.

La main-d'œuvre reçoit peu de considération de la part de la hiérarchie, mais elle obtient en contrepartie une autonomie grâce à de faibles degrés de contrôle et de discipline. Elle manque généralement d'esprit d'initiative, ce qui n'est pas sans lien avec l'époque communiste. Par le passé, la vie professionnelle était simple et sans surprise car la rigidité extrême du système empêchait toute aspiration de réussite personnelle. La main-d'œuvre tchèque a gardé de cette époque un sentiment général de pessimisme et de fatalité. A l'opposé, certains managers et cadres locaux convertis aux nouvelles méthodes de management perdent leurs repères. Atteints par l'ivresse du travail, ces "workaholics ", sont frappés par de fréquents surmenages.

Une éthique incertaine

L'implication, la culture d'entreprise et la loyauté vis-à-vis de l'entreprise ne sont pas inscrites dans les mentalités. Il n'est en effet pas rare pour un employé de quitter son entreprise après y avoir reçu une formation ou de rejoindre un concurrent et de lui divulguer toutes sortes d'informations sur son précédent employeur. De plus, les vols de biens publics ou de l'entreprise restent courants, les plus hauts personnages publics échouant dans leur volonté d'insuffler une nouvelle éthique qu'ils ne respectent pas eux-mêmes.

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